Le comité national de la libération immédiate de Seddik Kabbouri, Mahjoub Chennou et leurs amis est monté au créneau pour dénoncer un procès « inéquitable ».
Je voudrais que mon père revienne à la maison, qu’il soit libéré sans aucune condition. Le procès dont il a fait l’objet n’a pas été équitable ! ». C’est un cri de cœur que lance Saïda Kabbouri, une enfant qui a supporté le long voyage de Bouarfa pour témoigner de son désarroi au cours d’une conférence de presse organisée, mardi 9 août à Rabat. « Nous sommes tous réunis ici pour lancer un appel unanime : liberté pour nos camarades ! », lance Fatna Afid, vice- coordinatrice du comité national de la libération immédiate de Seddik Kabbouri, Mahjoub Chennou et leurs amis.
L’interpellation des militants est intervenue en l’absence de tout flagrant délit.
Tous deux militants de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Seddik Kabbouri (vice-président de la section de Bouarfa) et Mahjoub Chennou, âgés respectivement de 50 et de 41 ans, ont été interpellés le 26 mai dernier. Selon le comité, cette arrestation fait suite aux interventions musclées des forces publiques contre les manifestants dénonçant la vie chère et/ou adhérant au Mouvement du 20 février survenues le 18 mai. « Au moment même où la tension se dissipait, huit jeunes ont été arrêtés les 24 et 25 mai et nos militants l’ont été le jour suivant », explique Me Naïma Guellaf, avocate et coordinatrice du comité.
La mobilisation s’organise
Dans son rapport, ce comité assure que les procès- verbaux ont été préparés à l’avance et signés sous la contrainte et que l’interpellation est intervenue plusieurs jours après les événements du 18 mai, en l’absence de tout flagrant délit. Le 27 juillet, la Cour d’appel d’Oujda condamne les deux militants de l’AMDH à deux ans de prison ferme et les huit autres à 18 et 16 mois. «Une neuvième personne, mineure, est également poursuivie en état de liberté provisoire », précise Me Guellaf. «Nous avons pris contact avec le Conseil national des droits de l’Homme trois fois de suite et nous leur avons remis nos rapports de la situation. Nous n’avons toujours pas reçu de réponse », s’indigne Hassan Ammari, militant de l’AMDH à Bouarfa.
Le comité national compte ainsi monter d’un cran en organisant une série de manifestations. Jeudi 11 août, le comité devait observer un sit-in devant la prison d’Oujda. D’autres sit-in devant le ministère de la Justice et le CNDH sont également au menu du comité. La saisie d’organismes internationaux de droits de l’Homme n’est pas exclue.◆
Leïla Hallaoui
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