Tard dans la nuit de jeudi à vendredi, le tribunal de première instance à Bouarfa a condamné Seddik Kebbouri et Mahjoub Chennou, deux dirigeants syndicalistes et actifs des droits humains, à deux ans et demi de prison ferme, suite aux événements survenus le 18 mai dernier. Ils sont accusés d'incitation à la violence. Chose que nient tous les acteurs locaux de la ville, invoquant leur volonté et détermination à manifester pacifiquement. L'intervention musclée des forces de l'ordre avait, en effet, provoqué un état d'anarchie dans cette ville marginalisée de l'Oriental. Le même tribunal a condamné à trois ans huit jeunes détenus sur fond des mêmes événements. Le public ayant investi le tribunal, a été choqué par la gravité des peines. Une manière, selon beaucoup d'observateurs, d'aggraver l'état de tension dans la région qui vit depuis quelques semaines au rythme de grèves, sit-in, marches et manifestations. Les déficits sociaux en matière d'enseignement et de santé ainsi que le chômage parmi les jeunes dont beaucoup de diplômés sont les causes de ce sursaut protestataire de la population locale.
Les deux syndicalistes qui n'ont pas nié leur soutien ni leur participation aux manifestations du 18 mai mettent l'accent sur l'aspect pacifique de leurs actions, et accusent par contre les forces de l'ordre d'avoir semé le désordre à travers des interventions musclées et largement disproportionnées.
Mustapha Elouizi
Libération : 20 - 06 - 2011
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