vendredi 15 juillet 2011

Maroc: attention aux enthousiasmes hâtifs

Gare à l'optimiste naïf, prévient Jean Zaganiaris, enseignant-chercheur au Centre de recherche sur l'Afrique et la Méditerranée à Rabat: des «évolutions institutionnelles majeures» pour Nicolas Sarkozy; un «discours historique» pour Rachida Dati. Et la presse française à l'unisson. La révision constitutionnelle de Mohamed VI n'est pas forcément la révolution douce qu'attend la France.

Le Maroc est en train de vivre des heures importantes de son histoire. La réforme constitutionnelle annoncée par les deux discours royaux des 9 mars et 17 juin 2011 est désormais sur le point de déboucher sur le référendum du 1er juillet. La commission chargée de remettre un rapport au roi Mohamed VI a respecté les délais. Depuis quelques mois, un enthousiasme bon teint s’affiche dans certains média. Les uns titrent « Le Maroc rentre dans la modernité ». Les autres parlent « d’une limitation des pouvoirs du monarque » et d’un « renforcement de la démocratie ».

Les propos du chercheur CNRS Jean-Noël Ferrié, tels qu'ils sont retranscrits dans Le Monde, évoquent une constitution marocaine qui s'annonce «libérale et démocratique» et qui pourrait même reconnaître «la liberté de conscience». Ces discours euphoriques oublient deux choses importantes: le contexte politique dans lequel a eu lieu cette révision de la constitution marocaine et les usages sociaux qui en découleront.

La révision constitutionnelle est inséparable du « printemps arabe » qui a eu lieu au Maroc depuis février 2011. Si certaines manifestations, notamment celles du 20 mars, ont eu lieu dans un esprit pacifique, celles du 13 mars ou bien celles de la fin du mois de mai ont montré des violences policières pour le moins inquiétantes.

De nombreux journaux marocains, parfois ignorés par leurs confrères européens, ont attiré l’attention sur ces actes de violence inacceptables au sein d’un pays qui prétend se démocratiser. Ils ont montré les rues de Casa ou de Rabat, le visage en sang de Oussama El Khlifi ainsi la répression des manifestants devant la DST de Temara. Les propos publics de l’AMDH tiennent informés sur ce qui se passe dans les provinces du Maroc, notamment dans la commune de Safi où un manifestant est mort.

Les réseaux sociaux ou bien le journal en ligne Lakome.com ont évoqué les menaces dont Omar Radi, journaliste et membre du 20 février, a fait l’objet après avoir été pris à parti par des policiers. Ce dernier vient d’écrire à l’instant sur son mur facebook qu’il a été victime de violence dans la rue. Des blogueurs de l’AMDH ont publié hier leur indignation suite à l’arrestation de Seddik Kabouri et Mahjboub Chenou (information reprise sur le site du Nouveau Parti Anticapitaliste).

Il est regrettable que les « experts » du monde arabe n’aient pas réagi sur le contexte de cette révision constitutionnelle. Il ne s’agit pas de tordre le bâton dans l’autre sens et d’être dans le déni, le rejet, la critique. La simple dénonciation du retour à l’ordre sécuritaire n’est pas non plus une solution. D’ailleurs, comme le montrent les discours d’une Zineb El Rhazoui, membre virulente du mouvement du 20 février qui s’est rendue récemment à Bruxelles, ou bien d’autres membres du 20 février, qui parviennent à accéder à l’espace public, il existe des marges d’expression au Maroc dont les acteurs savent tirer profit.

L’Ecole de Gouvernance et d’Economie de Rabat a mis en place des ateliers au sein desquels des étudiants marocains ont pu venir s’exprimer sans aucune censure sur la constitution et faire des propositions, accompagnées parfois de remarques critiques. Ces dernières ont été reprises dans un document remis en juin à la Commission de révision. Notre propos n’entend nullement verser dans un pessimisme passif et résigné. Au contraire, nous espérons de tout notre cœur que le processus de démocratisation va se poursuivre, malgré les contraintes structurelles et les obstacles que certains fondamentalismes ou traditionnalistes mettent sur son chemin.

Le pluralisme, les débats sociaux et les démarches participatives de toutes sortes que nous avons vu jaillir à l’état pur au sein de la société marocaine représentent sans doute déjà une victoire politique importante, dont les partis politiques doivent tirer des leçons.

Le deuxième point a trait aux usages sociaux du droit. « Le langage du droit » peut être parfois très éloigné des pratiques sociales. Comme l’a montré Mohamed Mouaqit dans son livre sur la réforme du code de la famille en 2004, l’instauration de nouvelles lois ne s’est pas forcément accompagnée de nouvelles pratiques sociales.

Ce n’est pas parce que la femme a le droit juridiquement de se marier sans la tutelle de son père qu’elle est disposée socialement à le faire. Il en est de même de la constitutionnalisation de « tous les Droits de l’Homme » ou de «l’égalité entre l’homme et la femme, dans tous les droits politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux ». Certes, ces mesures sont salutaires et reflètent le combat militant des associations marocaines. Mais quelle sera leur effectivité dans un contexte où les inégalités de richesse entre marocains sont énormes, où la domination patriarcale et les violences de toutes sortes restent des réalités à éradiquer au plus vite de l’espace public ?

Si l’optimisme politique est en effet une des forces du pays, il ne peut en aucun être dissocié des réalités contextuelles marocaines. Comme le rappelait Tocqueville, derrière les ruptures visibles et les changements de régimes, il faut être capable de percevoir les inévitables continuités avec lesquelles il faut composer pour démocratiser la vie politique du Royaume …

Jean Zaganiaris,
politologue, enseignant-chercheur au CERAM
(Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique et la Méditerranée)
Ecole de Gouvernance et d’Economie de Rabat

http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/190611/maroc-attention-aux-enthousiasmes-hatifs

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Une grève générale, des sit-in, des marches… La ville de Bouarfa relevant de la province de Figuig à l’Est du pays vit au rythme d’une tension assez élevée. Déjà en début de semaine, la quasi-totalité des commerces ont été fermés, les services administratifs en panne et un climat de suspicion. Une ville paralysée, en guise de protestation contre l’arrestation de deux syndicalistes suite aux événements du 18 mai dernier. Pour leur part, les deux détenus entendent observer incessamment une grève ouverte de la faim, contre leur arrestation qu’ils qualifient d’«abusive et d’arbitraire». Les deux personnes en question, en l’occurrence Seddik Kebbouri et Chenou Mehjoub, syndicalistes et dirigeants de leurs structures, confirment certes leur participation à la manifestation du 18 mai, mais mettent l’accent sur son aspect pacifique, et accusent, par contre, les forces de l’ordre d’avoir semé le désordre à travers des interventions musclées et disproportionnées. Le chef d’accusation retenu contre les deux détenus est «participation à un rassemblement non autorisé et incitation à la violence». Le procès a été ajourné jusqu’au 16 juin courant, sur demande du collectif d’avocats venus de toutes les villes du pays. Lors de cette audience également, le tribunal a refusé d’accorder la liberté provisoire aux deux mis en cause, même s’ils sont tous les deux des fonctionnaires et pères de familles. Entre-temps, l’agenda des associatifs de la région est très chargé. Jeudi 9 juin, une conférence de presse aura lieu à Oujda, pour mettre la lumière sur ce dossier et en expliquer les circonstances. Le 15 juin, des sit-in seront organisés devant tous les tribunaux de la région de l’Oriental, et enfin le jour du procès (le 16 juin), une marche populaire sera initiée à l’appel de plusieurs instances politiques, syndicales et associatives.

http://www.libe.ma/


مراسلة : نصر القضاوي

تصوير:حسين فكروني – لحيمر محمد

يوم الاثنين 06/06/2011 كانت مدينة بوعرفة قبلة لوفود نقابية وحقوقية قدمت من جميع مدن الجهة الشرقية من بينها مجموعة من أعضاء الجمعية المغربية لحقوق الانسان فرع زايو و عضو في اللجنة المحلية بحاسي بركان لمؤازرة النقابي والحقوقي كبوري الصديق وكاتب فرع نقابة مستخدمي الإنعاش الوطني شنو المحجوب المعتقلين على خلفية الأحداث التي عرفتها المدينة بتاريخ 18 مايو 2011 .- والدين أحيلا على المحكمة يوم الاثنين

ونظرا لطبيعة هدا الملف فقد غصت قاعة المحكمة الابتدائية بالمواطنين الدين أبوا إلا أن يتتبعوا فصول هده المحاكمة التي لم تعرف المدينة مثلها في السابق خاصة عدد المحامين الدين أتوا من مدن بعيدة للدفاع عن المعتقلين

ضر المحاكمة 5 محامين : 2 من بوعرفة – 1 من وجدة -1 من بركان -1 من الخميسات
- بلغ عدد الانتدابات أكثر من 40 محامي

تم رفض طلب السراح المؤقت مجددا

تم ضم ملف: الصديق كبوري والمحجوب شنو إلى ملف المعتقلين التسعة الآخرين وتجميعهم في ملف واحد

حضر المحاكمة حوالي 600 مواطن/نة ضمت مناضلين من كامل فروع الجهة من ك د ش والجمعية المغربية لحقوق الإنسان وكذلك بعض الهيئات السياسية والجمعوية

تم تنفيذ إضراب عام بالإقليم لمدة 24 ساعة من طرف ك د ش هدا اليوم 06/06/2011

قرر المعتقلان الدخول في إضراب إنذاري عن الطعام لمدة 24 ساعة يوم الثلاثاء 07/6/2011

تم تأجيل المحاكمة إلى غاية يوم الخميس 16/6/2011

تم تنظيم وقفة احتجاجية أمام مقر المحكمة الابتدائية ببوعرفة

http://www.zaiocity.net/?p=11563
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